Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée
Son parti avait annoncé la veille 40 000 supporters , mais ils sont entre 100 et 200 000 à s'être déplacés. A peine arrivé, Sam Rainsy a pris la tête d'un cortège, posté aux côtés de son numéro deux, Kem Sokha, salués à leur passage par des chants et des slogans. Les jeunes n'ont pas manqué le rendez-vous. Ils arborent des images de soleil levant, le logo du parti, affichent avec leurs doigts le chiffre 7, le numéro d'apparition du Parti du sauvetage national sur les bulletins de vote, et scandent son slogan « Changer ou ne pas changer ? Changer ! ». Tout cela dans un esprit de fête, avec des élans de fraternité jamais vus lors d'une campagne électorale. Les 18-30 ans comptent pour plus du tiers de l'électorat.
Bons scores probables pour l'opposition
Le retour du grand chef donne un coup de fouet certain à la campagne de son parti, même si, rayé des listes électorales, Sam Rainsy ne peut pas se présenter comme candidat aux élections. Mais il se passe quelque chose dans le pays : un élan populaire pour le changement, prôné par l'opposition. Pour la première fois, les Cambodgiens ne se rangent pas seulement derrière des personnalités politiques, mais derrière un programme. La base militante, très active, porte cet espoir d'un renouveau politique. On peut donc s'attendre à de très bons scores pour l'opposition dans les villes.