Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
L'expérience des « Abenomics », surnom donné à la politique économique du Premier ministre japonais, va passer à la phase suivante. Par cette victoire aux sénatoriales, le Premier ministre Shinzo Abe obtient une assise encore plus large pour lancer ce qu'il appelle lui-même « la troisième flèche » de son plan de redressement de la troisième économie du monde.
Il est désormais question de réformes structurelles semblables à celles que l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder avait réalisées il y a une douzaine d’années en Allemagne, ou à celles de Margaret Tatcher au Royaume-Uni dans les années 1970.
La plupart des commentateurs japonais souhaitent que Shinzo Abe prennent en exemple la Dame de fer britannique : qu’il déréglemente l’économie, réforme le marché du travail, modernise l’agriculture et baisse l’impôt sur les sociétés.
Shinzo Abe démontrera-t-il le même courage politique que Mme. Tatcher, dans un Japon hyper socialisé et qui n’a plus que trois ans d’épargne pour financer seul ses déficits ? Certains en doutent et pensent que le Premier ministre s’intéresse davantage à la révision de la Constitution pacifiste qu’à l’économie.
Avec ces sénatoriales, les Japonais lui ont donné aujourd’hui un mandat, et un seul : redresser l'économie. Ils tiennent à leur Constitution pacifiste comme à la prunelle de leurs yeux, même si elle a été écrite d’une main américaine.