Ghulam Azam était le chef du parti Jamaat-e-Islami dans les années soixante-dix. Agé de 90 ans, le leader spirituel des islamistes a été reconnu coupable d'avoir soutenu l'armée pakistanaise pendant la guerre d'indépendance. Une guerre qui aurait fait trois millions de morts selon les chiffres des autorités bangladaises, beaucoup moins selon des organisations indépendantes.
Les victimes tuées pendant les neuf mois du conflit l'ont été en partie par les redoutables milices pro-pakistanaises soutenues par les islamistes bangladais. Ghulam Azam a été présenté comme le cerveau à l’origine d’assassinats d'enseignants, de médecins, de réalisateurs de films et de journalistes. L'avocat du chef islamiste a dénoncé l'absence de preuves contre son client. Le Jamaat-e-Islami accuse le tribunal qui l'a condamné d'être à la solde du pouvoir actuel.
C'est le cinquième jugement prononcé par cette cour contre des islamistes. Depuis le premier verdict en janvier dernier, de violents heurts ont éclaté faisant au total 150 morts. L'ONG Human Rights Watch a de son côté critiqué des procédures ne respectant pas les critères internationaux.