Avec notre correspondante à Shanghai, Delphine Sureau
Ce verdict était annoncé comme un test pour jauger la détermination du nouveau pouvoir à lutter contre la corruption des officiels, petits cadres et hauts dirigeants. La justice chinoise a donc décidé de frapper un grand coup.
Liu Zhijun, ministre des Chemins de fer de 2003 à 2011, échappe certes à la peine de mort - à moins qu’il ne commette une nouvelle infraction dans les deux ans - mais il va passer le reste de ses jours en prison.
« Préjudice considérable »
Celui que l’on surnomme « Monsieur 4 % », pour la part qu’il prélevait sur chaque contrat signé, est accusé d’avoir touché 8 millions d’euros de pots-de-vin entre 1986 et 2011.
D’après la Cour de Pékin qui l’a jugé, Liu Zhijun a causé « un préjudice considérable à l'intérêt de l'Etat et du peuple ». Il a aussi décrédibilisé le gouvernement qui a dépensé en six ans des centaines de milliards d’euros pour édifier le plus vaste réseau ferré du monde.
La chasse aux officiels véreux est donc en cours pour redorer le blason du Parti communiste : le 28 juin dernier, un ex-cadre de Chongqing, dans le centre du pays, a été condamné à treize ans de prison pour corruption.