Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Tout commence par ce tragique accident au petit matin du 18 mars. Une 458 Spider noire s’écrase sur un pilier en béton du quatrième périphérique de la capitale chinoise (lire). A son bord, deux jeunes filles tibétaines dénudées, dont l’une va survivre à l’accident, et le fils de Ling Jihua, un proche du président Hu Jintao.
On connait la suite, Ling Jihua n’a pas eu de place dans le nouveau comité permanent du parti élu le 8 novembre dernier et Hu Jintao a dû renoncer à la présidence de la commission militaire centrale. Or il y a deux jours, c’est l’épouse de cet ami du chef de l’Etat (Gu Liping), qui a été arrêté pour faits de corruption, affirme le site dissident Boxun*.
Alors que la veille au soir, dimanche 2 décembre dans le Sichuan à l’extrême-ouest du pays, Li Chuncheng recevait également la visite des policiers. Le vice secrétaire de la province a été emmené en dehors de Chengdu, la capitale provinciale, et lui aussi est accusé de violations des règles du parti autrement dit de corruption selon les révélations publiées ce mercredi du magasine économique Caijin.
Or, il se trouve que Li Chuncheng était un proche de Zhou Yongkang, l’ancien « monsieur sécurité » du parti, aujourd’hui à la retraite. Ces deux affaires ne sont pas liées mais pour de nombreux internautes ce matin il s’agit du début d’une « purge ». « On entre dans l’ère des princes rouges avec des arrestations à la fois à la droite et à la gauche du parti », affirme ainsi un certain « Chuanshuozhong de Zhangyudi » sur son compte weibo –le twitter chinois-.
Ces arrestations interviennent enfin à un moment ou la nouvelle équipe multiplie les vœux de frugalité. Huit règlements viennent ainsi d’être annoncés par le politburo du parti. Parmi les engagements de cette fin d’année : celui de diminuer les frais de bouches et les comités de bienvenue lors des déplacements officiels. Des promesses déjà formulées par le passé.