Chine : Pékin dément toute condamnation dans l'affaire des «prisons noires»

La presse officielle a démenti, ce lundi 3 décembre, les informations publiées ce week-end qui faisait état de condamnations parmi les responsables des « prisons noires », ces lieux de détention illégaux où sont enfermés généralement les pétitionnaires des provinces venus porter réclamation dans la capitale. Le tribunal a également demandé des excuses aux médias qui ont publié l’information, sans toutefois démentir le fond de l’affaire.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Les autorités auraient certainement préféré éviter une telle publicité. La preuve que la question des « Hei Jianyu », comme disent les Chinois, restent un sujet sensible. Ces « prisons noires » sont en effet le secret d’Etat le moins bien gardé de Chine. Tout le monde sait ici qu’elles existent, même si les journaux n'en parlent quasiment jamais.

Pour le fond de l’affaire, il y a bien eu une audience fin novembre, mais contrairement a ce qu’affirmait le Quotidien de la Jeunesse communiste ce week-end, pour l’instant le verdict n’a pas été prononcé et le tribunal de Chaoyang à Pékin poursuit son enquête afin de savoir si les plaintes des pétitionnaires correspondent à des faits avérés.

Petit rappel des faits : fin avril, un certain Wang Gaowei, patron de l’une de ses prisons illégales dans la banlieue sud-est de Pékin, fait enfermer quatre pétitionnaires avant de les renvoyer le lendemain dans leur province du Henan, au centre du pays. Quelques jours plus tard, ces derniers portent plainte. La police arrête alors le patron de la « prison » pour détention arbitraire, ainsi que neuf gardiens, dont trois âgés de moins de 18 ans, comme le rapporte ce lundi le quotidien Nanfang Dushibao.

Officiellement, ces faits doivent donc être vérifiés par le tribunal. Il n’y a pas eu encore de condamnation, mais les « prisons noires » ont bien été évoquées au grand jour, alors que des voix au sein même de l’appareil d’Etat appellent à leur disparition.

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