Avec notre correspondant à Bombay, Sébastien Farcis
Le double objectif de cette loi est de faire disparaître la famine en Inde, qui touche 2% de la population chaque année, et surtout d'offrir un meilleur équilibre alimentaire aux plus pauvres. La situation dans ce domaine est en effet alarmante : 44% des enfants indiens de moins de cinq ans souffrent de malnutrition, un taux plus élevé que dans des pays comme l'Ethiopie ou le Niger.
Cependant, cette aide à l'achat de céréales ne serait pas suffisante pour régler ce problème, selon Srijit Mishra, chercheur en agronomie à l'Institut Indira Gandhi pour le développement. « On ne peut pas assurer un bon équilibre alimentaire à ces populations seulement avec du riz et des céréales. Il faut diversifier le panier alimentaire. Et pour cela, le gouvernement doit changer le système de distribution et offrir d'autres produits locaux et de saison ».
A moins d'un an des élections, le parti du Congrès, au pouvoir, était pressé d'adopter ce système de subventions pour reconquérir son électorat populaire. Son coût sera cependant énorme : 16 milliards d'euros par an, soit 1,5% du PIB indien. Et la logistique doit être réformée, puisqu’à l'heure actuelle la moitié des aides alimentaires distribuées par l'Etat n'atteignent pas leurs destinataires, car elles sont détournées par les intermédiaires.