Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée
Bien qu'assuré à nouveau d'une large victoire aux urnes, le parti au pouvoir doit cette année faire face à une opposition pour la première fois unie sous la même bannière, mais qui ne représente pas encore une grande menace. Tout semble néanmoins bon pour monopoliser le paysage, jusqu'à renforcer sa mainmise sur les médias.
La campagne électorale est à peine lancée qu'une directive du ministère de l'Information vient l'assombrir. Dans un appel à la neutralité des médias dans leur couverture de cet événement, le ministère demande ainsi aux stations de radios locales de suspendre la diffusion sur leurs ondes d'informations produites en khmer par des radios basées à l'étranger, et ce jusqu'au lendemain du jour du scrutin.
Toute désobéissance sera sanctionnée au regard de la loi, est-il précisé. L'interdiction est aussitôt entrée en vigueur, prenant tout le monde par surprise. La nouvelle programmation renforcée en khmer de RFI n'est pas affectée. Seules ses émissions retransmises par des radios locales ont été interrompues.
Garantir une « campagne juste »
Les radios étrangères peuvent continuer à diffuser sur leurs ondes courtes, assurent cependant les autorités, que les Etats-Unis ont accusées de porter gravement atteinte à la liberté de la presse. Il s'agit de garantir une « campagne juste » pour tous les partis en lice, a indiqué un responsable du ministère à l'AFP.
Pour les militants des droits de l'homme, ce sont Radio Free Asia et La Voix de l'Amérique qui seraient ciblées. Deux radios américaines qui louent des heures d'antenne à une myriade de stations à travers le pays et sont peu appréciées par Phnom Penh en raison de leur ton jugé trop critique.