Cela fait déjà plusieurs jours que les équipes de RFI s’entrainent sur une antenne « à blanc ». C'est-à-dire une antenne faite dans les conditions du réel, mais qui n’est pas diffusée vers le public. Une obligation pour effectuer les tout derniers réglages avant le grand lancement prévu pour le lundi 3 juin. Il faut dire que l’ambition est grande puisque désormais RFI se vante de pouvoir offrir aux auditeurs cambodgiens 14 heures de programmes en langue khmère.
Un beau défi quand on sait que jusqu’ici la radio internationale produisait une heure en cambodgien avec les cinq journalistes basés à Paris. Mais c’est fort d’une nouvelle rédaction complémentaire d’une quinzaine de personnes à Phnom Penh que les nouveaux programmes pourront voir le jour.
« Les journalistes à Paris vont faire tout ce qui est papier d’analyse, mais aussi beaucoup de chroniques, explique Jean-François Tain, directeur de la production locale. Ici, à Phnom Penh nous allons présenter les journaux et faire les émissions de divertissement ». La nouvelle antenne se tiendra de 7h à 21h (heure du Cambodge) avec surtout trois temps forts d’information : 7h-8h, 13h-14h et 19h-21h. Toutes les heures seront diffusés les journaux en français de l’antenne monde de RFI et toutes les demi-heures, les Cambodgiens pourront retrouver des flashs infos en khmer.
Proximité et crédibilité
« Nous avons décidé de ne pas nous inscrire en opposition frontale par rapport à nos concurrents locaux ou internationaux, détaille Patrice Martin, adjoint à la directrice de RFI pour les langues étrangères. Donc nos heures d’informations seront un peu décalées par rapport à nos concurrents. On fait valoir notre avantage, c'est-à-dire l’image dont bénéficie RFI, à savoir la proximité et la crédibilité ».
Proximité, c’est effectivement le mot d’ordre de cette nouvelle antenne et c’est pour répondre à ce besoin que la rédaction parisienne a été enrichie d’une rédaction au Cambodge. « Sur place, nous avons désormais dans nos équipes nos anciens correspondants, qui pour certains travaillaient avec RFI depuis plus de 20 ans, explique Jean-François Tain. Et nous avons embauché des jeunes diplômés. L’objectif est que l’expérience de ceux que j’appelle les chevronnés bénéficie aux plus jeunes qui en retour leur apporteront une nouvelle énergie ».
« Concrétisation humaine de nos relais FM »
Pour RFI, installer une nouvelle rédaction dans le pays concerné était une évidence, si la responsabilité de la ligne éditoriale reste à Paris, sous la direction du chef de service Dyna Seng, il était important d’installer durablement un lien entre une partie de la rédaction et ses auditeurs.
Pour Patrice Martin, « ce projet c’est la concrétisation humaine des relais FM que nous avions déjà dans le pays depuis de nombreuses années. Nous avons au Cambodge cinq émetteurs ce qui très important donc il fallait que l’on renforce notre présence sur place ».
Un choix d’une rédaction en partie installée au Cambodge qui s’explique aussi par une évolution du contexte géopolitique : « le pays est ouvert, ajoute Patrice Martin, nous n’avions pas raison de ne pas nous installer sur place à partir du moment où les équipes de Paris et de Phnom Penh parviennent à collaborer grâce aux technologies d’aujourd’hui ».
C’est déjà le choix qu’a fait RFI pour ses antennes roumaines, haoussa et kiswahili, basées en partie respectivement à Bucarest, à Lagos et à Dar es Salam. « Nous ne sommes plus dans des problématiques comme en Iran ou au Vietnam, où les pays sont fermés et où nous devons être diffusés en ondes courtes, moyennes, par le satellite ou encore par internet ».
Après une année de préparation, la nouvelle rédaction cambodgienne s’apprête donc à prendre l’antenne de ses nouveaux bureaux situés au 21e étage du plus haut gratte-ciel de la capitale. « Un immeuble un peu à notre image, confie Jean-François Tain. Comme RFI, il est moderne. De là, nous avons la chance d’avoir une vue sur toute la ville. A nous de conquérir le cœur des Cambodgiens, peu francophones aujourd’hui, mais très francophiles ».
RFI se donne désormais trois ans pour rassembler près d’un million d’auditeurs chaque semaine. Sans oublier la diaspora cambodgienne qui pourra retrouver ses nouveaux programmes sur le site internet de RFI en langue khmère.