Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gee
Ces petites mains de la confection textile réclamaient de meilleures conditions de travail. Les coups de feu tirés sur leur rassemblement avaient créé la stupéfaction dans le pays. Très vite, Chhouk Bandith est montré du doigt par des témoins oculaires, mais l'affaire suit devant la justice des chemins sinueux jusqu'à l'abandon, en décembre dernier, des charges contre le gouverneur, qui sera néanmoins démis de ses fonctions.
Son procès de nouveau sur les rails, l'accusé n'est apparu à aucune des audiences. Si le verdict prononcé contre un haut responsable local est salué dans un pays réputé pour l'impunité dont l'élite politique bénéficie, les organisations de défense des droits de l'Homme regrettent la clémence des juges.
Justice à deux vitesses
Et pour preuve de cette justice à deux vitesses, elles citent le cas de Bopha, une militante active des droits fonciers, condamnée il y a peu à deux ans de prison ferme pour avoir organisé le passage à tabac d'un homme.
Une action, rappellent-elles, auquelle elle n'a pas pris part et pour laquelle aucune preuve de sa culpabilité n'a été avancée. Au-delà de l'inégalité des sorts, la question aujourd'hui sur toutes les lèvres est de savoir si le gouverneur à la gâchette facile sera arrêté.