L’opposante birmane Aung San Suu Kyi vise la présidentielle

Aung San Suu Kyi compte être candidate à la présidence de la Birmanie en 2015. La chef de l'opposition a profité du Forum économique mondial sur l'Asie de l'Est, qui s'est ouvert, mercredi 5 juin 2013, dans la capitale Naypyidaw, pour évacuer les derniers doutes à ce sujet. Mais ce désir de la Dame de Rangoon n'est pas encore devenu réalité.

Pour le moment Aung San Suu Kyi n'est que candidate à la candidature, puisque la Constitution du pays interdit à tout Birman marié à un étranger de briguer la présidence. Une clause qui à l'époque aurait été créée spécifiquement pour elle, son mari, aujourd'hui décédé, étant Britannique. C'est manifestement pour cette raison qu'elle s'est rendue en mars dernier au défilé annuel des militaires, qui l'ont pourtant maintenue en prison et en résidence surveillée pendant 15 ans. Aung San Suu Kyi a besoin d'eux pour modifier cette clause de la Constitution, puisqu'au Parlement 25 % des sièges sont réservés à l'armée.

De fait, depuis son élection au poste de députée, l'égérie de la démocratie birmane est devenue une politique, qui fait des choix parfois impopulaires. Sa demande, il y a trois mois, de reprise du travail à des villageois dont certains avaient été blessés en manifestant contre les conditions d'exploitation d'une mine de cuivre avait été mal vécue localement. Aung San Suu Kyi a aussi mis du temps à s'exprimer après les émeutes entre musulmans Rohingyas et Rakhines bouddhistes l'an dernier, car elle sait que sa base électorale est constituée de bouddhistes, dont certains, en 2015, ne seront peut-être pas particulièrement enclins à voter pour quelqu'un qui défend les Rohingyas. En tous cas la Dame de Rangoon, si elle arrive à se présenter, reste aujourd'hui la favorite pour ces élections.

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