Pakistan: un Chinois accusé de blasphème placé en garde à vue

Un ressortissant chinois qui participe à la construction d’un barrage hydro-électrique au Pakistan a été placé en garde à vue après avoir été accusé de blasphème. Une accusation grave au Pakistan, qui est souvent utilisée dans des cas de querelles personnelles.

Avec notre correspondante à Islamabad, Gaëlle Lussiaà-Berdou

Lee Ping gère un projet hydro-électrique au Cachemire pakistanais pour le compte d’un consortium chinois. Il aurait demandé à un employé pakistanais de changer de chambre. Devant son refus, il aurait déplacé lui-même ses affaires. C’est là que des ouvriers l’accusent d’avoir jeté un Coran par terre.

L’incident a provoqué la colère de plusieurs centaines de personnes des environs qui ont attaqué les locaux de l’entreprise à coups de pierres. La police affirme avoir mis l’homme en garde à vue pour assurer sa sécurité.

Endommager le Coran ou encore insulter le prophète Mahomet sont des gestes blasphématoires au Pakistan qui peuvent mener à la peine de mort. Cette sentence n’a jamais été appliquée mais la population se fait parfois justice elle-même.

En mars dernier, des milliers de personnes en colère avaient pillé et incendié un quartier chrétien de Lahore après qu’un jeune musulman eut accusé son ami chrétien de blasphème suite à une discussion arrosée.

Selon un institut de recherche pakistanais, depuis deux décennies, au moins 53 personnes ont été assassinées après avoir été soupçonnées de blasphème.

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