Avec notre envoyé spécial à Dacca, Sébastien Farcis
C’est la mort suspecte d’une ouvrière la semaine dernière dans les toilettes d’une usine qui avait provoqué ce mouvement de colère spontané des travailleurs, qui accusent la direction de meurtre. Contacté ce jour, le président de la Fédération des syndicats du textile doute de cette version. Il pense qu’il pourrait plutôt s'agir d’un suicide.
Mais depuis l’effondrement du Rana Plaza, qui a coûté la vie à plus d’un millier de travailleurs, ces ouvriers du textile ont perdu toute confiance dans leur patron. Ils se sont donc révoltés depuis plusieurs jours de manière assez violente.
Un dispositif de sécurité renforcé
Plus de 300 usines représentant 20 % des exportations de textile du pays étaient à l’arrêt depuis trois jours. Des troubles qui avaient commencé dès le lendemain de l’effondrement du Rana Plaza il y a trois semaines.
Ce vendredi, selon des sources, à l’exception d’une usine, la production a redémarré. Et le dispositif de sécurité a été renforcé dans cette zone industrielle, afin de pouvoir contrôler tout nouveau débordement.
Sous la pression, le gouvernement a également annoncé la création d’un comité composé du patronat et des syndicats. Il proposera une augmentation des salaires dans le secteur d’ici à trois mois environ.
Les patrons se disent prêts à hausser le salaire minimum à 40 euros par mois, ce qui reste tout de même très bas, même pour le Bangladesh.