Les Malaisiens manifestent en masse contre les résultats des élections de dimanche

Les Malaisiens ont protesté par dizaines de milliers ce mercredi 8 mai contre les résultats des élections de dimanche dernier, un scrutin soupçonné de nombreuses irrégularités. Entre 50 000 et 60 000 personnes se sont rassemblées dans un stade pacifiquement. C’est l’une des plus grandes manifestations de la Malaisie moderne. Elle pourrait avoir de nombreuses conséquences sur la vie et le paysage politique.

Avec notre correspondante à Kuala Lumpur, Carrie Nooten

C’est une belle leçon de démocratie qu’ont donnée les Malaisiens à leur gouvernement ce mercredi 8 mai. Un rassemblement pacifiste, même si l’ambiance était exaltée. C’est la première fois que les Malaisiens parviennent à braver les autorités de cette façon.

Dans la foule : des messages apaisants et directs. Les électeurs se sont presque unis. Ils ne veulent pas céder aux divisions entre ethnies auxquelles encourage le gouvernement et ils veulent savoir ce qu'il s’est réellement passé lors du vote et du dépouillement de dimanche. Ces élections ont-elles été truquées ? Leur ont-elles été volées ? C’est en tout cas ce qu’a affirmé ce mercredi soir le leader de l’opposition, Anwar Ibrahim.

Anwar Ibrahim en rassembleur

Anwar Ibrahim a validé son rôle de rassembleur ce mercredi soir. Sa grande réussite, c'est qu’il n’y a eu aucun débordement. Il n’a pas du tout appelé à manifester dans les rues. Il a plutôt encouragé les participants à se montrer posés et déterminés pour demander une enquête juste autour de ces élections. Il a annoncé deux meetings du même genre à venir dans d’autres provinces.

D’habitude, le gouvernement répond par la force. Mais là, rien. Finalement, on n’a pas vu le moindre uniforme de policier autour du stade. Les autorités ont laissé s’ouvrir une brèche et les Malaisiens comptent bien s’y engouffrer. Tant que les autorités ne feront pas d’Anwar un martyr, les foules devraient continuer à réclamer un gouvernement moins corrompu. Fermement, mais toujours dans le calme. Des voix commencent aussi à suggérer la formation d’un gouvernement d’union nationale. C’est un bras de fer qui commence.

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