Avec notre correspondante à Islamabad, Gaëlle Lussiaà-Berdou
Dans un pays qui a connu une succession de dirigeants civils et militaires, c’est un discours qui a de quoi rassurer les démocrates. Le général Ashfaq Kayani, vu par beaucoup comme l’homme le plus puissant du pays, promet que les élections du 11 mai auront bien lieu comme prévu et seront l’occasion d’amorcer une ère de vraies valeurs démocratiques.
Les principaux partis politiques ont loué ces propos. D’autres sont plus sceptiques. Ils y voient une mise en garde : le général a aussi affirmé que le retour de la dictature n’est pas à craindre tant que la démocratie sert les intérêts de la population, et non pas ceux des dirigeants.
Il a aussi dit que ce n’est pas la revanche, mais bien la participation du peuple qui peut mettre fin à cette alternance entre démocratie et dictature. Plusieurs y ont lu une référence à peine déguisée aux démêlés judiciaires de Pervez Musharraf.
Déjà écarté de la course électorale le mois dernier, hier mardi, un tribunal a interdit à l’ancien dirigeant militaire de prendre part à une quelconque élection au Pakistan. Cet acharnement du pouvoir judiciaire contre l’ancien chef des armées semble agacer les militaires.