Chine: 19 «terroristes» supposés interpellés au Xinjiang

La police affirme avoir arrêté 19 personnes et saisi des armes dans la région autonome du Xinjiang, à l’extrême ouest de la Chine. Ces interpellations font suite aux affrontements entre Ouïghours et policiers, qui ont fait 21 morts la semaine dernière. La région, située à la frontière avec le Pakistan et l’Asie centrale, est souvent confrontée à des tensions entre la minorité musulmane turcophone et les Han, l’ethnie majoritaire en Chine. Les autorités chinoises parlent de terrorisme et affirment que ceux qu’elle qualifie « d’agresseurs » préparaient des attentats pour cet été.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Pékin prend très au sérieux les affrontements qui se produisent régulièrement au Xinjiang. C’est donc le vice-ministre de la Sécurité publique et directeur de l’antiterrorisme en personne qui a fait le déplacement lundi matin à Kashgar, où un hommage était rendu aux policiers et aux fonctionnaires municipaux tués dans les échauffourées du 24 avril.

Huit suspects ouïghours sont interrogés depuis une semaine. Mais depuis, d’autres auraient été interpellés dans plusieurs villes, affirme Meng Hongwei. Il s'agit au total de19 personnes membres de la minorité musulmane turcophone, toutes suspectées d’avoir préparé « des grandes affaires » selon la terminologie officielle. Autrement dit, des attentats dans des endroits publics de cette ville, dernière oasis de la route de la soie avant l’Asie centrale.

La version des autorités contestée

Selon Chine Nouvelle, les affrontements se sont produits alors que des officiels de la région effectuaient une visite de routine dans une famille qui s’est révélée abriter des terroristes supposés. Ces derniers « regardaient régulièrement des vidéos prônant l’extrémisme religieux et le terrorisme (…) Depuis 2012, ils se réunissaient pour se préparer physiquement et perfectionner des techniques meurtrières apprises dans les vidéos. »

Sur les images diffusées par les chaînes locales de la maison où s’est produit le clash la semaine dernière, il ne reste que des murs incendiés et des débris au sol. Des armes et des bombes artisanales ont pourtant été retrouvées au domicile des suspects, poursuit le patron de l’antiterrorisme chinois. Cette version des faits est contestée par les Ouïghours à l’étranger, qui posent la question suivante : si la famille visitée par les officiels n’avait a priori rien à se reprocher, pourquoi une telle perquisition ?

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