La charcuterie française bientôt dans les assiettes des Chinois ?

Les Chinois pourront-ils un jour déguster de la charcuterie française ? C’est en tout cas ce qu’espèrent les producteurs français de terrine et autre jambon à l’issue de la visite de François Hollande en Chine jusqu’à ce vendredi soir 26 avril. Cela fait maintenant cinq ans que la France attend d’obtenir le précieux sésame vers le plus gros consommateur de produits porcins de la planète.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Pour Robert Volut, président de la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs, les Chinois sont des gastronomes : « Ce sont des gens qui apprécient les saveurs, les odeurs, les textures, comme les Français. Les Chinois adorent la bouffe. Je viens de sortir d’un dîner officiel, la cuisine est formidable. Mais ils ne connaissent pas encore nos produits. Moi je leur parle d’andouillette, ils me disent :’Kezaco une andouillette’ ? »

Et Robert Volut aimerait bien faire connaître l'andouillette aux Chinois, lui qui fait partie de la délégation qui accompagne François Hollande en Chine. Cinq ans que la filière trépigne d’impatience. La charcuterie française était au menu des discussions officielles de la visite du président français.

« Il ne faut pas avoir peur de manger du porc qui vient de France, car nous voulons développer la charcuterie française ici en Chine, a déclaré le président français. Il faut respecter les normes sanitaires, ici vous y êtes attentifs, et nous en France nous sommes vigilants. D’où toutes les garanties que nous pouvons vous donner non pas simplement sur la charcuterie : Martine Aubry (maire de Lille et ancienne patronne du PS) m’en voudrait si je ne citais pas la boulangerie, la pâtisserie, la confiserie… Bref, tous les produits qui viennent de France et qui, je vous le confirme, sont excellents et j’en mange plus que de raison ».

Certains pays d'Europe de l'Est exportent leur saucisson

Des normes sanitaires qui, suite aux frictions diplomatiques sino-françaises de 2007, ont

bloqué les produits made in France. Exemple avec « Chez Gérard », une boucherie « française » au cœur du vieux Pékin. Pourtant pas de produits français dans cette petite échoppe. « Aujourd’hui il y a de plus en plus de Chinois qui ont eu l’expérience de la charcuterie lors de voyages à l’étranger et qui veulent, en rentrant, manger de meilleurs produits », explique le vendeur de la boutique.Qu’est-ce que préfèrent ses clients chinois ? « Le salami de Pologne, le saucisson de Sicile, tous ces produits sont fabriqués par des étrangers en Chine »

Les Italiens font fabriquer leurs produits en Chine sous licence. Certains pays d’Europe de l’Est peuvent même exporter leur saucisson jusqu’en Chine. Un marché qui fait saliver l’interprofession porcine. « Il y a entre 150 et 200 millions de Chinois qui ont des revenus dans la moyenne des Européens, ce sont tous des acheteurs potentiels, estime Robert Volut. Je voudrais bien faire déguster de la charcuterie française pour le cinquantenaire des relations diplomatiques franco-chinoises. »

Du saucisson avec les baguettes au plus tard début 2014? Rien n’est signé pour le moment, mais les inspecteurs sanitaires chinois ont promis d’aller en France visiter les usines rapidement.

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