Birmanie : HRW accuse Rangoon de «nettoyage ethnique» contre les Rohingyas

C’est un rapport accablant pour le régime birman. L’organisation de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch, accuse le gouvernement réformateur birman de «nettoyage ethnique» et de «crimes contre l’humanité». Des accusations liées aux deux vagues de violences entre bouddhistes et musulmans rohingyas, à l’ouest du pays l’an dernier. Des violences, qui, officiellement, ont fait près de 200 morts et plus de 120 000 déplacés. De son côté, le gouvernement birman rejette en bloc le rapport de Human Rights Watch.

Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre

Plus de 150 pages, des images satellite et une centaine d’interviews à l’appui pour arriver à la conclusion suivante : les autorités birmanes n’auraient pas empêché les violences de juin et octobre dernier contre la minorité musulmane rohingya. Et parfois, elles y auraient directement participé.

Humant Rights Watch accuse les forces de sécurité birmanes d’avoir creusé au moins quatre fosses communes, d’avoir fait disparaître des preuves, et d’avoir désarmé des musulmans pour les empêcher de se défendre. Notamment dans un village où 28 enfants auraient péri. Tout cela dans le but de terroriser les musulmans et de les chasser.

Le rapport a été immédiatement critiqué par le gouvernement birman qui le juge « partial » et « inacceptable ». Sur le terrain, dans l’État de l’Arakan, les 125 000 déplacés, majoritairement musulmans, sont toujours isolés dans des camps. Ils n’ont pas le droit d’en sortir, notamment pour travailler.

Sous la pression internationale, le président birman avait promis de réfléchir à l’octroi de droits pour cette minorité rohingya. Mais il s’est vite ravisé, refusant d’amender la loi sur la citoyenneté, qui empêche les Rohingyas d’y accéder.

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