Tout est parti d'un tracé de frontières problématique, à l'époque coloniale. En 1907, les Français en pleine conquête de l’Indochine dressent des cartes plaçant le temple de Preah Vihear, côté Cambodge.
À l’indépendance, en 1953, la Thaïlande revendique le site et investit brièvement les lieux. Finalement, en 1962, la Cour internationale de justice (CIJ) attribue le temple et le terrain qui le jouxte, à Phnom Penh.
Aujourd’hui, c’est ce terrain de moins de 5 km2 que Bangkok revendique. Le temple a été classé en 2008 au patrimoine mondial de l’humanité, ce qui a d’ailleurs relancé les tensions. Bilan : 28 morts en 2011. Les forces des deux pays s'étaient alors retirées, sur ordre de la Cour internationale et dans l’attente d’un jugement.
Cette semaine, les deux parties sont donc entendues à La Haye. Par le passé, Preah Vihear avait été utilisé à des fins nationalistes des deux côtés de la frontière. Aujourd’hui, l’atmosphère entre les deux pays s’est réchauffée, mais ce lundi matin, le ministre des Affaires étrangères cambodgien a affirmé devant les juges que « sans interprétation de l'arrêt de 1962, les relations avec la Thaïlande ne pourront être amicales et coopératives ».
Hor Nam Hong a expliqué qu' « il y a un problème puisque la Thaïlande n’a pas respecté l’arrêt de 1962. Elle réclame 4,6 km² dans les environs du temple. Donc selon l’arrêt de 1962 les environs du temple se trouvent en territoire cambodgien sous la souveraineté cambodgienne. En 2008 seulement la Thaïlande a réclamé les 4,6 km² autour du temple parce que le Cambodge a réussit à faire inscrire le temple dans le patrimoine mondiale de l’humanité ils ont alors commencé à attaquer militairement le Cambodge en 2008, 2009 et 2011. Ils continuent à occuper maintenant une portion du territoire cambodgien à côté du temple. C’est pour ça que nous demandons à la cour d’interpréter cela ».
Côté thaïlandais, le puissant chef de l’armée a déjà dit que son pays pourrait ne pas respecter la décision de la cour, même si, précise-t-il, ce serait « sans agressivité ».