Relance économique: audace au Japon, prudence en Europe

La Banque centrale du Japon (BoJ) a opté pour une politique monétaire de choc afin de relancer l'économie nippone en panne. De son côté, la banque centrale européenne (BCE) a maintenu une politique prudente de faibles taux d'intérêt qui pourrait bien ne pas suffire à redonner de la croissance à l'Europe dans les prochains mois.

Deux banques centrales, deux politiques : la Banque centrale du Japon, la BoJ, a pris le taureau par les cornes et va augmenter massivement la quantité de monnaie en circulation dans l'économie afin de relancer la machine. Les yens disponibles vont passer de 200 000 milliards cette année à 270 000 milliards, fin 2014, soit un quasi-doublement depuis 2012.

Cette injection risque d'affaiblir le yen et de créer de l'inflation. C'est un risque calculé cependant car un yen faible va « booster » les exportations et, face à la baisse des prix à la consommation qui prévaut actuellement au Japon, un peu d'inflation va agir comme de l'huile dans les rouages économiques. L’objectif de la BoJ est d’atteindre 2% d’inflation en deux ans, alors que les prix à la consommation ont reculé de 0,3% en février sur un an.

D’ailleurs les marchés financiers ne s’y sont pas trompés. La Bourse de Tokyo a salué la mesure en terminant en hausse vendredi 5 avril, avec le plus important volume d’échanges depuis 1949 !

En Europe, la stabilité des prix

En Europe la situation n'est pas aussi extrême mais la croissance va encore faire défaut en 2013 et le chômage augmenter.

La Banque centrale européenne (BCE) a donc décidé de maintenir des taux d'intérêt très bas, le taux directeur est à un plus bas historique de 0,75%.

Cependant, la BCE, sous la houlette de Mario Draghi comme sous celle, auparavant, de Jean-Claude Trichet, reste arc-boutée à son mandat de maintien de la stabilité des prix.

Cette aversion pour l'inflation laisse la BCE à court de moyens pour favoriser la relance rapidement et face à l'aggravation de la situation, la Banque centrale européenne réfléchit à d'autres pistes, dont celle du soutien renforcé aux petites et moyennes entreprises.

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