Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Le nouveau gouverneur de la Banque du Japon, Haruhiko Kuroda, ouvre sa campagne destinée à mettre fin à quinze ans de baisse généralisée des prix en doublant le montant mensuel des obligations d’Etat à long terme figurant à son bilan.
Et cela dans le but d’atteindre d’ici deux ans l’objectif de 2% d’inflation fixé par le Premier ministre, Shinzo Abe. La Banque du Japon (BoJ) va acquérir des titres à plus long terme, sept ans contre trois aujourd’hui, et augmenter sa part d’actifs plus risqués, fonds côtés en bourse, immobilier, etc.
Haruhiko Kuroda se montre aussi audacieux dans sa politique d’assouplissement monétaire que Ben Bernanke, le président de la Banque centrale américaine. Il va au-delà de ce qu’espéraient les marchés. La Bourse de Tokyo atteint son plus haut niveau en quatre ans et demi ; elle a gagné 46% depuis la mi-octobre. Et le yen a perdu plus de 20% de sa valeur, favorisant les exportations.
Mais l’ampleur de la tâche pour sortir le Japon de sa déflation est colossale. Pour le quatrième mois d’affilée les prises à la consommation ont encore reculé. Haruhiko Kuroda et Shinzo Abe, s’ils réalisent les réformes de structure promises, peuvent gagner leur pari.