Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
Ils le répètent tous comme un slogan : il faut du sang neuf, il faut des jeunes, il faut des femmes. Mais sous le chapiteau qui abrite les travaux du congrès, la majorité des délégués du parti qui sont venus des quatre coins du pays sont des hommes, et âgés.
Les anciens ont bien du mal à laisser la place aux jeunes recrues. Une situation que déplorent Sa Khin Zaw Lin et Ko Nyi Nyi, deux délégués au congrès de la LND. « Il y a quatre femmes élues parmi les 15 postes à la direction du parti, y compris Aung San Suu Kyi. Pas une seule jeune », dénonce le premier. « Il n’y a pas de jeunes de moins de 40 ans élus au comité central du parti. Et au comité central exécutif, il n’y a que quatre nouvelles personnes », renchérit l’autre.
C’est cette équipe d’anciens qui va devoir conduire le parti aux élections législatives de 2015. C’est aussi à elle que va incomber la tâche de définir un programme politique précis. Car pour le moment, la formation d’Aung San Suu Kyi s’en tient à de grands objectifs un peu vagues, comme la démocratie ou l’Etat de droit.
Et ce sont ces mêmes dirigeants qui sont parfois accusés de gérer les dissensions internes de manière autoritaire. Quatre adhérents ont ainsi été suspendus à l’ouverture du congrès.