Affaire Bo Xilai en Chine : le dirigeant déchu en grève de la faim

C’est probablement le moyen qu’a trouvé Bo Xilai pour ralentir la tenue du procès politique le plus important de ces trente dernières années en Chine. « L’ex-dirigeant communiste refuserait de coopérer avec les enquêteurs », dit ce vendredi 22 février l’agence Reuters. Il aurait même été conduit à l’hôpital suite à plusieurs grèves de la faim. Et plus d’un an après sa disgrâce, on ne sait toujours pas quand aura lieu le procès.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Ce procès est une question d’image pour la nouvelle équipe dirigeante qui prendra ses fonctions au début du mois prochain en Chine. C’est donc par l’image que Bo Xilai veut se défendre. L’ancien secrétaire général du parti communiste de Chongqing (sud ouest), connaît les méthodes du régime, et donc la musique par cœur ! Celui a qui certains, il y a encore un peu plus d’un an, promettait un avenir radieux à la tête du parti, qualifié autrefois de Kennedy chinois pour sa gueule d’acteur, serait aujourd’hui méconnaissable selon les sources citées par l’agence Reuters.

Visage émacié, Bo Xilai ne se rase plus. « Sa barbe va jusqu’à la poitrine » et il aurait à plusieurs reprises cessé de s’alimenter affirment ces mêmes sources. Ces grèves de la faim l’ayant conduit à l’hôpital pour un traitement médical. Cette image contraste avec celle de son épouse, Gu Kailai, condamnée à la peine de mort avec sursis l’année dernière, pour le meurtre de l’homme d’affaire britannique Neil Heywood. Lors de l’audience, cette dernière était apparue avec le visage boursouflée, visiblement dépressive et sous l’emprise de médicaments.

Soupçonné de corruption et d’abus de pouvoir selon l’agence officielle Chine Nouvelle, Bo Xilai n’a pas été vu en public depuis son arrestation au lendemain de la réunion du parlement chinois en mars il y a un an. Les autorités n’ont pour l’instant fait aucune déclaration concernant la date du procès politique le plus important depuis la chute de la « bande des quatre » après la mort de Mao en 1976. Ce procès, devenu très encombrant, pourrait être reporté au mois d’avril, une fois la transition effectuée au sommet du pouvoir chinois.

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