Inde-France: la visite de François Hollande au crible de la presse indienne

En Inde, la visite du président français, qui espère renforcer la place de la France dans cet immense pays, se poursuit. Après New Delhi, François Hollande est attendu ce vendredi 15 février à Bombay. Au deuxième jour de cette visite, on attend la signature de contrats de coopération dans le domaine universitaire, mais aussi dans le domaine de la défense. La presse indienne rend compte de la visite de François Hollande de manière discrète, mais plutôt positive.

Avec notre correspondant en Inde, Sébastien Farcis

Cela ne fait pas la Une des journaux si ce n’est pour la traditionnelle photo de poignées de mains entre François Hollande et le Premier ministre indien Manmohan Singh.

Mais le premier quotidien du pays, The Times of India, avec ses sept millions d’exemplaires vendus par jour, publie tout de même une interview exclusive du chef de l’Etat dans laquelle celui-ci cherche à rassurer les lecteurs sur la nouvelle technologie d’énergie nucléaire EPR qui soulève plein de questions ici, une technologie proposée au pays par Areva. Il rassure les lecteurs en affirmant qu’elle sera également utilisée en France.

Le quotidien économique Mint retient plutôt l’assurance de François Hollande quant à la transparence des importants contrats militaires attendus entre la France et l’Inde, un point crucial dans le pays au moment où un scandale de corruption vient d’éclabousser un contrat très similaire entre une firme italienne et le ministère indien de la Défense.

Enfin The Hindustan Times relève lui plutôt l’attitude amicale de François Hollande : «Il sourit aux caméras beaucoup plus que n’importe lequel de ses prédécesseurs comme s’il n’avait aucune inquiétude à avoir. Et cela aidera certainement à se faire aimer des Indiens», note le quotidien.

Certains journaux émettent tout de même des réserves, notamment lorsqu’il s’agit de parler de la compétitivité française.

Ce même quotidien, The Hindustan Times, relève en effet dans son éditorial que «même si la France reste un grand pays en termes militaire et diplomatique, les investisseurs privés indiens, eux, continuent à ignorer la France». L’éditorial ajoute que «les entreprises de l’hexagone ne sont en effet pas compétitives et qu’elles perdent des contrats en Inde au profit d’autres pays de l’Union européenne, comme l’Espagne, ou les Etats-Unis et la Chine surtout». L’éditorial recommande donc «une cure d’austérité à la France pour être plus en phase avec la nouvelle Inde dont l’économie est aujourd’hui libéralisée ».

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