Avec nos envoyés spéciaux à New Delhi,
Tout le monde a les yeux rivés sur Dassault et son contrat toujours en négociation pour 126 Rafale. Un contrat estimé à 12 milliards de dollars. Et les rumeurs vont bon train : ce jeudi, elles évoquaient une signature pour le mois de juillet, à en croire l’agence de presse Reuters, qui cite des sources au ministère de la Défense indien. Un des envoyés spéciaux de RFI à New Delhi a demandé au PDG de Dassault, Eric Trappier, ce qu'il en pensait.
« Je ne veux pas fixer d'objectifs chiffrés »
Comptabiliser les contrats, ce n’est pas la méthode Hollande, proclame l’Elysée. En Inde, Nicolas Sarkozy avait affiché des objectifs ambitieux en matière d’échanges commerciaux. Trop ambitieux, n’a pas manqué de relever François Hollande : « Il culmine à 7,5 milliards alors qu’à un moment, l’objectif, c’était il y a un an, avait été affiché à 12 milliards. Moi je ne veux pas fixer d’objectifs chiffrés. »
Comme le dit Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, adepte de la diplomatie économique, il faut aller chercher la croissance où elle est. Mais la méthode Hollande, c’est chacun à sa place, pas question de jouer les VRP, les représentants de commerce : « Je ne me substitue pas aux négociations commerciales. Ce n’est pas le rôle de l’Etat. »
Et pas le rôle du chef de l’Etat qui se voit seulement comme un facilitateur. Dans chacune de ses visites d’Etat, en Algérie ou en Inde, François Hollande emmène avec lui une importante délégation de patrons. Quitte à enfiler le costume de VRP lorsqu’il s’agit de faire la réclame du Rafale : « Je présente une offre commerciale pour parler clair. »
Une entorse à la méthode Hollande ? L’Elysée explique qu’il est évident que Dassault ne peut pas vendre ses avions sans l’aide de l’Etat. 126 Rafale vendus à l’Inde, ce serait des centaines d’emplois sauvegardés. Et François Hollande récolterait alors les lauriers de ce contrat du siècle préparé sous la présidence Sarkozy.