Avec notre correspondant à Kaboul, Nicolas Ropert
La corruption est partout. Waleed, un jeune homme d'affaire de Kaboul, assure être confronté dans sa vie quotidienne, presque tous les jours, à ce type de problème. Pour chaque formalité administrative, les fonctionnaires lui demandent un bakchich. « Par exemple, nous avons le droit d'avoir une carte d'identité en Afghanistan. Même pour quelque chose d'aussi simple que cela, quand j'ai eu besoin de faire la mienne : j'ai dû payer entre 1 000 et 2 000 afghanis, soit une trentaine d'euros », explique Waleed.
Etre obligé de soudoyer un fonctionnaire est devenu quasi-obligatoire. Malgré les garde-fous mis en place, impossible de contrôler chaque bureau. Les pratiques sont d'autant plus indispensables qu'elles permettent de gagner du temps, témoigne Hajmi. « La corruption est courante, raconte cet employé de bureau. Dernièrement je voulais récupérer mon permis de conduire. Cela aurait très long alors qu'en parlant avec la bonne personne, je l'ai eu en deux ou trois jours. Je l'ai payée et j'ai eu mon permis. Il n'y a pas le choix si on veut faire les choses vite ».
Selon le rapport du bureau de l'ONU consacré à la drogue et au crime, 68% des Afghans estiment qu'il est normal qu'un fonctionnaire accepte de l'argent.