L'incident aura duré une petite minute, suffisamment pour mettre l'administration nippone dans tous ses états. Le ministère des Affaires étrangères a aussitôt protesté auprès de la Russie. Réponse de Moscou : il n'y a pas eu intrusion dans le ciel japonais.
Ce que les Russes ne démentent pas, en revanche, c'est qu'il y avait bien des Sukhoï dans la région, des avions de lutte anti-sous-marine en manoeuvre en mer d'Okhotsk aux abords des îles Kouriles du Sud.
Or, un contentieux territorial persiste entre les deux pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il porte sur quatre îles situées dans le prolongement de la grande île septentrionale du Japon, Hokkaido. La dispute empêche la signature d'un traité de paix entre la Russie et le Japon, et cela depuis 68 ans.
A peine nommé Premier ministre en décembre, les premières déclarations de Shinzo Abe laissaient entrevoir des progrès sur ce dossier, contrairement à celui qui l'oppose à la Chine au sujet des îles Diaoyu/Senkaku.
Ce jeudi, le Premier ministre venait de confirmer son souhait d'aboutir à la signature d'un traité de paix, mais il le faisait devant un parterre d'anciens habitants de ces îles. Moscou a peut-être souhaité envoyer un signal, rappeller que cela ne se ferait pas à ses dépens.