Dialogue de sourds entre Moscou et Tokyo sur la question des îles Kouriles

Les îles Kouriles du Sud, annexées par l'URSS en 1945 et réclamées par les Japonais, restent un point de discorde entre Moscou et Tokyo. Après plusieurs jours d'escalade verbale, la rencontre ce vendredi 11 février 2011 à Moscou des chefs de la diplomatie des deux pays, n'a pas permis de faire retomber la tension. L'entretien entre Serguei Lavrov et Seiji Maehara a tourné au dialogue de sourds. Lundi, le Premier ministre japonais Naoto Kan a qualifiée la visite effectuée en novembre par Dmitri Medvedev sur ces îles d' « outrage impardonnable ». En retour, le président russe a annoncé un renforcement de la présence militaire pour défendre la souveraineté « inaliénable » de la Russie sur ces îles.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

Les deux ministres ont beau qualifier leur rencontre de bénéfique, leur entretien de près de deux heures n’a pas permis la moindre avancée sur l’épineuse question des îles Kouriles. Face à la presse, le chef de la diplomatie japonaise a fait un constat : les positions des deux pays restent « parallèles ». Tokyo considère que les territoires du nord, le nom japonais des Kouriles, font partie intégrante de l’archipel nippon… un message que Seiji Maehara est venu répéter à son homologue russe : « Les territoires du Nord représentent un territoire historique du Japon. C'est valable tant du point de vue de l'histoire que de celui du droit international ».

Une position que le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov juge peu constructive : « Toute discussion sur la question d'un traité de paix avec la Russie est vouée à l’échec, lorsque les approches radicales prennent le dessus, comme cela arrive régulièrement au Japon. Nous restons toujours favorables à des négociations pour un traité de paix, mais sans conditions préalables et sans bâtir de théories historiques unilatérales. Nous considérons d’une manière générale que les questions délicates liées à l’histoire commune doivent être confiées à des spécialistes. Nous souhaiterions mettre en place avec le Japon une commission d’historiens, tout comme nous le faisons déjà avec plusieurs de nos voisins ».

Une proposition accueillie fraichement par le ministre japonais des Affaires étrangères qui affirme ne pas en voir l’utilité.

Partager :