Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Les deux ministres ont beau qualifier leur rencontre de bénéfique, leur entretien de près de deux heures n’a pas permis la moindre avancée sur l’épineuse question des îles Kouriles. Face à la presse, le chef de la diplomatie japonaise a fait un constat : les positions des deux pays restent « parallèles ». Tokyo considère que les territoires du nord, le nom japonais des Kouriles, font partie intégrante de l’archipel nippon… un message que Seiji Maehara est venu répéter à son homologue russe : « Les territoires du Nord représentent un territoire historique du Japon. C'est valable tant du point de vue de l'histoire que de celui du droit international ».
Une position que le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov juge peu constructive : « Toute discussion sur la question d'un traité de paix avec la Russie est vouée à l’échec, lorsque les approches radicales prennent le dessus, comme cela arrive régulièrement au Japon. Nous restons toujours favorables à des négociations pour un traité de paix, mais sans conditions préalables et sans bâtir de théories historiques unilatérales. Nous considérons d’une manière générale que les questions délicates liées à l’histoire commune doivent être confiées à des spécialistes. Nous souhaiterions mettre en place avec le Japon une commission d’historiens, tout comme nous le faisons déjà avec plusieurs de nos voisins ».
Une proposition accueillie fraichement par le ministre japonais des Affaires étrangères qui affirme ne pas en voir l’utilité.