Ces Kouriles, depuis 65 ans, c'est une épine dans le talon des relations bilatérales entre Moscou et Tokyo. Régulièrement, les Japonais veulent croire que tout va s'arranger, que les Russes vont revenir à de meilleurs sentiments et qu'ils vont leur restituer ce qu'ils appellent leurs « territoires du nord », ces quatre dernières îles du chapelet qui s'étend de la grande presqu'île de Kamchatka à la grande île d'Hokkaido, au bout du bout de leur archipel et que tout cela va se terminer par un traité de paix en bonne et due forme.
Il faut reconnaitre qu'au gré des administrations, le Kremlin souffle le chaud et le froid et que certaines directions ont pu manifester une certaine ambigüité, propice à provoquer l'espoir à Tokyo. Cette fois, c'est « niet ». Moscou peut envisager de négocier à la marge des accords de partenariat économique mais pas question de lâcher un pouce de territoire.
Il faut souligner que ce président russe est le premier à s'être rendu sur place début novembre, lors d'un déplacement présenté comme une visite ordinaire dans une province de la fédération. Et qu'en rappelant la souveraineté de Moscou sur les Kouriles, Dmitri Medvedev se positionne dans la perspective des élections de 2012 comme un champion du nationalisme russe face, par exemple, à un Vladimir Poutine qui, lui, n'y est jamais allé.