Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Dmitri Medvedev aura passé quatre heures à Kunashir, l'une des quatre îles habitées de l'archipel contesté. Quatre heures durant lesquelles il n’aura pas prononcé un seul mot sur les relations russo-japonaises. Le chef de l’Etat russe a voulu placer ce voyage sous le signe du développement socio-économique des Kouriles.
Au programme : arrêt dans une poissonnerie, visite d’une station géothermique et rencontre avec les habitants. « Bientôt, la vie ici sera meilleure que dans le centre de la Russie », a-t-il promis aux personnes rencontrées.
En 2006, le Kremlin avait lancé un programme de développement des Kouriles : 18 milliards de roubles ont été dégagés, soit plus de 400 millions d’euros. Les autorités russes ne cachent pas leur volonté d’attirer des habitants et des investissements dans cet archipel volcanique, aux eaux très poissonneuses, où près de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
En effectuant cette visite, une première pour un chef d’Etat russe depuis 1945, Dmitri Medvedev relance un contentieux territorial vieux de 65 ans, tout cela, à deux semaines du déplacement qu’il s’apprête à effectuer à Yokohama au Japon dans la cadre du sommet de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique l’Apec.