La visite de Dmitri Medvedev aux îles Kouriles fâche le Japon

Depuis 1945, les îles Kouriles sont une source de tension entre le Japon et la Russie. En effet, le premier estime que la Russie viole son territoire en occupant ces îles situées au nord-est du Japon. Et la visite ce lundi 1er novembre 2010 de Dmitri Medvedev aux Kouriles, la première d’un président russe en 65 années, ne peut que relancer ce contentieux territorial.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

Dmitri Medvedev aura passé quatre heures à Kunashir, l'une des quatre îles habitées de l'archipel contesté. Quatre heures durant lesquelles il n’aura pas prononcé un seul mot sur les relations russo-japonaises. Le chef de l’Etat russe a voulu placer ce voyage sous le signe du développement socio-économique des Kouriles.

Au programme : arrêt dans une poissonnerie, visite d’une station géothermique et rencontre avec les habitants. « Bientôt, la vie ici sera meilleure que dans le centre de la Russie », a-t-il promis aux personnes rencontrées.

En 2006, le Kremlin avait lancé un programme de développement des Kouriles : 18 milliards de roubles ont été dégagés, soit plus de 400 millions d’euros. Les autorités russes ne cachent pas leur volonté d’attirer des habitants et des investissements dans cet archipel volcanique, aux eaux très poissonneuses, où près de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

En effectuant cette visite, une première pour un chef d’Etat russe depuis 1945, Dmitri Medvedev relance un contentieux territorial vieux de 65 ans, tout cela, à deux semaines du déplacement qu’il s’apprête à effectuer à Yokohama au Japon dans la cadre du sommet de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique l’Apec.

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