Viol en Inde: au procès, la défense accuse la police de tortures

La seconde audience du procès des cinq accusés dans le viol brutal d’une jeune femme qui a choqué l’Inde s’est tenue ce jeudi 10 janvier à New Delhi. Les avocats de la défense ont affirmé que leurs clients étaient innocents. L’un d’entre eux a affirmé que la police aurait torturé les suspects pour obtenir une confession.

De notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard

Les suspects dans le viol et le meurtre de la jeune étudiante de 23 ans ont été présentés pour la deuxième fois cette semaine devant la cour de Saket, dans le sud de New Delhi, jeudi 10 janvier.

Des dizaines de journalistes indiens et étrangers ont assailli les avocats de la défense à la sortie du tribunal. Manohar Lal Sharma, un des avocats en charge de la défense de trois des suspects, a déclaré que l’un d’entre eux avait été torturé pendant dix jours par la police. « Il a été victime de torture en continu. Donc, tout ce qu’il a pu avouer précédemment à la police, c’était sous la torture », assène-t-il. Il a exigé une sécurité renforcée pour ses clients et leurs familles.

Tribunal spécial

Affirmant qu’un des trois hommes n’étaient pas à Delhi au moment des faits, M. Sharma a affirmé comme prévu que ces derniers plaideraient leur innocence devant la justice. « Mon client est totalement innocent, il a été arrêté à 300 km de Delhi. Ce n’est pas un procès juste, ce n’est pas un système juste. »

Deux autres suspects, qui n’ont pas encore d’avocats pour les défendre, pourraient également plaider non coupable dans les prochains jours. Un sixième accusé, âgé a priori de 17 ans, sera jugé dans un tribunal pour mineurs si son âge est confirmé.

Le tribunal a estimé que le rapport de police remis la semaine dernière méritait d’être étudié plus longuement, ajournant la prochaine séance à lundi. L'affaire devrait être rapidement transférée à un tribunal spécial, mis en place pour juger rapidement et efficacement les affaires d’agressions sexuelles.

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