Inde : le président de la Cour suprême veut une justice plus rapide contre les crimes sexuels

Le président de la Cour suprême a ordonné aux juges de mettre en place des tribunaux spéciaux, chargés d'instruire plus rapidement les crimes sexuels, après le scandale provoqué par le viol collectif d'une étudiante de 23 ans à New Delhi. Dans une lettre adressée aux juges siégant dans les hautes cours de chaque Etat de l'Inde, Altamas Kabir a estimé que cette violente agression contre la jeune femme dans un bus le 16 décembre dernier, a « ébranlé la conscience de la nation. Sa mort le 30 décembre, dans un hôpital de Singapour, avait précipité des foules recueillies dans toutes les rues du pays.

Avec notre correspondant à new Delhi, Sébastien Farcis

« Le temps est venu pour nous d’affronter ce problème de manière expéditive, sans quoi nous aurons failli dans notre mission, qui est d’arrêter la croissance de ces crimes ». C’est avec ces mots solennels et directs que Altamas Kabir, le président de la plus Haute cour indienne a demandé la mise en place de ces cours spéciales et rapides pour juger les crimes commis contre les femmes.

Cette demande constructive est particulièrement opportune, au moment où tous les gouvernements régionaux du pays cherchent à gagner des points auprès d’une opinion publique en colère sur ce sujet.

Cinq de ces cours spéciales ont justement été créées, il y a quatre mois par le gouvernement de New Delhi, et inaugurées ces jours-ci avec le procès très médiatisé des cinq accusés du viol collectif.

En tout, quarante postes doivent être créés, pour un budget d’environ 250 000 euros par an.

Cour spéciale pour crimes sexuels

Trois semaines après le viol d'une étudiante de 23 ans dans un bus à New Delhi, le procès de cinq des six violeurs présumé a commencé devant une cour spéciale pour crime sexuels. Les cinq hommes encourent la peine de mort (le sixième suspect est mineur, il sera jugé séparemment). L'affaire a provoqué une onde de choc dans la société indienne. Hier l' ambiance était éléctrique dans la salle d'audience, au point que les juges ont demandé le huis clos. Christophe Jaffrelot, spécialiste de l'Inde au CERI, Centre d'études et de recherches internationales de Sciences Po à Paris, détaille la suite de la procédure.

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