Avec notre correspondant à Hanoï, Victor Guillot
Le profil des quatorze accusés offre un panorama assez large de l'opposition politique vietnamienne. Catholiques, blogueurs, étudiants ou encore travailleurs humanitaires, tous doivent faire face aux accusations habituelles dans ce type de procès : propagande contre l'Etat et tentative de renversement du régime.
Il leur est notamment reproché d'entretenir des liens avec Viet Tan, le Parti pour la réforme du Vietnam, un mouvement d'opposition au régime communiste basé aux Etats-Unis. Un mouvement que Hanoï considère comme « une force hostile et terroriste ».
Malgré le nombre important de personnes jugées, aucune mention au procès n'apparaît dans la presse locale. Pour contourner ce filtrage, des dissidents seraient parvenus à poster sur internet des photos du tribunal où se déroule le procès, dans la province de Nghe An, à 300 kilomètres au sud de Hanoï. Un tribunal complètement bouclé par les forces de police. Tous les accusés sont théoriquement passibles de la peine de mort, mais cela arrive rarement dans ce type de procès. Il faudra plutôt s'attendre à de lourdes peines de prison.
Les organisations de défense des droits de l'homme dénoncent un climat de peur et d'intimidation. Car dans un contexte économique morose qui mécontente de nombreux Vietnamiens, la parole des dissidents pourrait bénéficier d'oreilles plus attentives. Ce que le régime veut à tout prix éviter.