Avec notre correspondant à Bombay, Sébastien Farcis
Le changement était perceptible dès les premiers mots de son discours de victoire: Narendra Modi avait beau remercier les 60 millions d’habitants du Gujarat, il l’a fait en langue hindi, et non en langue locale.
Un message évident, selon les analystes, qu’il s’adressait maintenant à tous les Indiens, et plus seulement à ses administrés. « Ce soir, j’aimerais que tout le pays entende le message venant des électeurs du Gujarat. L’Inde entière peut connaître la même croissance », a-t-il habilement lancé.
Ce charismatique orateur de 62 ans, pilier de la droite hindoue du BJP, (Bharatiya Janata Party, Parti du peuple Indien) a également prononcé des mots très attendus : « Si j’ai commis une erreur dans le passé, je m’en excuse ». Une référence subliminale à sa responsabilité supposée dans les pogroms anti-musulmans de 2002, et pour lesquels il avait toujours refusé de s’excuser. Mais aujourd’hui, avec le poste de Premier ministre en vue, Narendra Modi doit tout faire pour reconquérir le vote musulman.