Avec notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard
La police a eu recours aux canons à eaux mercredi soir, pour disperser la foule en colère rassemblée devant la résidence du chef du gouvernement de Delhi Sheila Dikshit. Des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs quartiers de la capitale indienne pour demander des sanctions plus fermes contre les auteurs d’agressions sexuelles et des mesures de sécurité accrues pour les femmes.
A l’origine de cette vague d’indignation : le viol d’une étudiante de 23 ans par au moins quatre individus dimanche soir, en plein cœur de Delhi.
Si ce fait divers a choqué le pays de par sa brutalité, les cas d’agressions sexuelles sont tristement récurrents en Inde. Et New Delhi n’est pas en reste. Surnommée la capitale du viol il y a quelques années, la mégalopole reste a ce jour un environnement hostile pour les femmes. Pour Ashima, étudiante de 20 ans venue manifester mercredi, cette situation est avant tout le résultat d’un sentiment d’impunité :
«A Delhi, les agresseurs sont convaincu qu'ils ne se feront pas prendre, car quoi qu'ils fassent, il ne seront pas condamnes. Ils doivent etre condamne. La peine est de 7 ans de prison, mais elle devrait etre bien plus lourde».
Des lois plus strictes pour protéger les femmes victimes de violences et de harcèlement, c’est pour cela que se bat Prabhleen et son association Jagori depuis deux ans. Cette jeune activiste insiste également sur la nécessité de briser le tabou du viol :
« Nous pouvons faire valoir nos droits. A une époque, les femmes ne pouvaient porter plainte contre le harcèlement pour dot par exemple. Mais aujourd'hui il y a une loi prévue pour cela ».
Accusé de laxisme, le gouvernement indien a d’ores et déjà annoncé un renforcement des patrouilles de police. Une mesure qui n’apaisera pas d’aussitôt la colère générale qui prevaut cette semaine en Inde.