Début octobre 2012, l'Australie a admis sa « négligence » dans la préservation de la Grande barrière de corail. Une étude a d’ailleurs révélé qu'elle avait perdu plus de la moitié de ses prairies coralliennes en trois décennies, sous l'effet des tempêtes, de la prédation et du réchauffement climatique. Une partie de la solution réside dans la création de six zones marines protégées qui couvrent 2,3 millions de kilomètres carrés autour de l’île-continent. Le but est évidemment de protéger les coraux, mais aussi les espèces marines telles que la baleine bleue, la tortue verte, le requin taureau et le dugong, entre autres.
Selon le ministre de l’Environnement Tony Burke, le gouvernement a reçu un vaste soutien de la population parmi les 80 000 contributions lors de la consultation publique. Du côté des pêcheurs, c’est plutôt l’indignation qui prédomine. Soixante communautés côtières seront affectées, 36 000 emplois perdus et de 70 à 80 entreprises de chalutiers obligées de déménager, selon un rapport de l'Alliance marine australienne, qui représente les pêcheurs. Pourtant le gouvernement assure que la création du réseau d’aires marines n’affectera que 1% de la pêche commerciale australienne ; celui-ci a mis en place un système d’aide de 81 millions d’euros pour faciliter la transition et soutenir les entreprises touchées.
Le parc interdira en effet la pêche dans de vastes zones au large des côtes australiennes. D’après le ministre de la Pêche de l’Etat du Queensland, la création de zones protégées va entraîner une forte importation de produits de la mer qui fragilisera les récifs et l’environnement marin de pays qui n’appliquent pas de règles de gestion marine. Ce qui est scientifiquement prouvé -par plusieurs études en Australie et ailleurs dans le monde- c’est que la création d’aires marines protégées s’accompagne généralement d’une reconstitution progressive du stock de poissons au-delà du périmètre protégé, donc dans les zones de pêche.