Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Un jeune soldat américain en état d’ébriété est accusé d’avoir giflé un adolescent dans un appartement au-dessus d’un bar d’Okinawa. Cela a suffi à provoquer aussitôt les protestations des ministres japonais des Affaires étrangères et de la Défense, et à convoquer l’ambassadeur des Etats-Unis à Tokyo.
Des réactions qui s'expliquent. A la mi-octobre, deux soldats américains ont été arrêtés, dans la même île d’Okinawa, pour le viol présumé d’une jeune femme. Un couvre-feu avait alors été imposé aux 47 000 soldats américains stationnés à travers tout le Japon.
Les opposants aux bases d’Okinawa se servent de cette gifle pour embarrasser, cette fois-ci, le gouvernement du Premier ministre Yoshiko Noda. A son arrivée au pouvoir, son parti de centre-gauche avait promis de réduire la présence militaire américaine à Okinawa et de se rapprocher de la Chine. Mais il s’y est tellement mal pris que le transfert de 10 000 Marines américains d’Okinawa à Guam n’a pas eu lieu. Et depuis, les opposants aux bases à Okinawa s’estiment trahis par le parti du Premier ministre Yoshiko Noda.
Le problème est qu’aujourd’hui, avec cette crise territoriale avec la Chine à propos des îles Senkaku, qui risque à tout moment de dégénérer, le Japon a plus que jamais besoin de la présence militaire américaine à Okinawa.