Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Les autorités chinoises n’en font pas mystère, la sécurité des centrales en Chine est loin d’être optimale. Le ministère de l’Environnement à Pékin l'affirmait d'ailleurs publiquement la semaine dernière dans un communiqué. La plupart des spécialistes de la question le disent aussi, en raison notamment du manque d’homogénéité des technologies utilisées.
Cette prise de conscience est toutefois limitée en raison de la boulimie en énergie des mégalopoles chinoises et de la volonté affichée de sortir progressivement de la dépendance au charbon. Pour l’instant donc, la fin du moratoire ne concerne que les projets de réacteurs destinés à alimenter les usines de la côte est. Ces derniers seront construits en « nombre limité », affirme le gouvernement chinois sans donner plus de détails.
En revanche, les programmes à l’intérieur des terres seront tous suspendus d’ici à la fin du douzième plan quinquennal, autrement dit pendant au moins trois ans. Or, c’est justement cette Chine de l’intérieur qui a le plus besoin d’électricité. Au centre, le Henan -la province la plus peuplée de Chine- mais surtout le Hubei, le Jiangxi et le Hunan pensent à l’option nucléaire depuis les années 70, affirme la presse chinoise. Depuis 2008, trois projets avaient été approuvés dans ces trois provinces. Les objectifs affichés dans le Hunan parlaient même de dix centrales à l’horizon 2020. Mais ça, c’était avant Fukushima.