La popularité de Jean-Marc Ayrault se dégrade dans l'opinion publique. Son autorité semble sans cesse prise en défaut dans la majorité et au sein même du gouvernement.
Pourtant, le Premier ministre français s’envole pour une mini-tournée asiatique à Singapour et aux Philippines.
Le moment paraît bien mal choisi pour partir à des milliers de kilomètres d’une France en crise alors même que le projet de loi de finances, qui a suscité tant de discussions et de critiques, est examiné à l’Assemblée nationale.
Mais finalement, pour un Premier ministre qui revendique ne pas agir au gré des mouvements d’opinions et tracer un chemin sur le long terme, ce moment n’est peut-être pas plus mauvais qu’un autre.
Dans tous les cas, ce voyage est présenté à Matignon comme une étape importante, correspondant à la mission fixée par le chef de l’Etat de renforcer la diplomatie française vers les pays émergents d’Asie. Il s’inscrit dans un calendrier international dont les échéances ne sont pas réductibles à celles de l’agenda national.
En effectuant ce déplacement et en montrant que son rôle dépasse celui de simple coordonnateur de la politique gouvernementale, Jean-Marc Ayrault espère sûrement travailler sa stature internationale. Mais, il faut tout de même souligné qu' il prend aussi le risque de laisser le champ libre à certains de ses ministres et d’être critiqué par les Français.