Avec notre correspondant à Manille, Gabriel Kahn
Sur fond de conflit territorial en mer de Chine, cette dernière a décidé d’annuler une partie de l’aide au développement qu’elle apporte aux Philippines et exigé le remboursement d’un prêt de 593 millions de dollars destiné à la construction d’une ligne de chemin de fer.
Cette ligne ferroviaire à grande vitesse devait relier la capitale à Clark, où se trouve le second aéroport du pays, à une cinquantaine de kilomètres de Manille.
Dans le cadre de son aide au développement, la Chine avait accepté de financer ce projet à hauteur d’environ 600 millions de dollars. Mais le conflit territorial entre la Chine et les Philippines autour des îles Spratly et du récif de Scarborough ont fortement envenimé les relations entre ces deux pays.
Après avoir rendu visite au vice-président chinois la semaine dernière, le ministre des Transports et des Communications des Philippines a annoncé que ce prêt avait été annulé et qu’il serait remboursé dans les deux ans à venir.
La Chine est l’un des principaux partenaires économiques de l’archipel et ce n’est pas la première fois qu’elle utilise ce type de levier pour peser sur le plan diplomatique. Ces derniers mois, elle avait momentanément interdit l’importation des bananes des Philippines et découragé le tourisme. Un argument qui porte.
Le ministre des Communications des Philippines a souligné que le remboursement de ce prêt, entaché par un manque de transparence dans les procédures d’appels d’offres, s’accompagnerait d’un renforcement du dialogue avec la Chine.