De notre correspondant à Kaboul, Nicolas Ropert
C'est le bureau du président afghan Hamid Karzaï qui l'a annoncé jeudi 20 septembre : un tiers des gouverneurs de province a été remplacé. Cinq d'entre eux récupèrent le même poste dans une nouvelle région, les cinq autres sont tout simplement remerciés. Il leur est reproché leur manque de résultats, en particulier dans le domaine de la sécurité.
Mais on peut y voir aussi la volonté du gouvernement central de faire un peu de ménage et de s'attaquer à la corruption. Fin juillet 2012, le président afghan avait publié un décret exigeant davantage de transparence dans les comptes des administrations. Telle était la condition demandée par les donateurs occidentaux afin de poursuivre l'aide financière des prochaines années.
Mais ces limogeages massifs ne vont pas forcément simplifier les choses, analyse un connaisseur. Dans la province instable du Helmand, par exemple, Gulab Mangal, le gouverneur en place, entretenait de bonnes relations avec l'Otan et en particulier avec les Britanniques déployés dans cette zone. Son successeur aura fort à faire alors que l'attaque, la semaine dernière, du camp Bastion, a coûté la vie à deux soldats américains et fait près de 200 millions de dollars de dégâts.