Querelles commerciales et crise de la dette au menu du sommet UE-Chine

Le quinzième sommet annuel entre l'Union européenne et la Chine a débuté ce jeudi 20 septembre à Bruxelles. Avant la vague de rajeunissement prévue des dirigeants chinois -il s'agit en effet de la dernière rencontre de Wen Jiabao avec les Européens- ce sont les querelles commerciales et la crise de la dette qui sont en discussion. Cette année, d'après les douanes chinoises, les exportations chinoises vers l'Europe sont en baisse (-4,9%) alors que la Chine importe plus de produits européens (+3,1%).

C'est un sommet d'adieu, puisque c'est le dernier de Wen Jiabao avant son départ du poste de Premier ministre, mais il n'est pas certain que cette quinzième rencontre annuelle sino-européenne donne lieu à de grandes embrassades. Certes, l'Europe reste le premier destinataire des exportations chinoises et le deuxième fournisseur de la Chine après le Japon.

Toutefois, les douanes chinoises notent que cette année, les exportations chinoises vers l'Europe sont en baisse (-4,9%) alors que la Chine importe plus de produits européens (+3,1%). Des chiffres à relativiser puisque, en dix ans de 2000 à 2010, l'Union européenne a vu son déficit commercial avec la Chine passer de 49 à 169 milliards d'euros annuels.

Panneaux photovoltaïques contre vin pétillant

Pas étonnant, donc que les tensions commerciales existent. Elles auraient même tendance à se renforcer. En ouverture de ce sommet, Wen Jiabao a commencé par regretter le maintien de l'embargo sur les armes mis en place depuis la répression de Tiananmen en 1989.

En cause également, l'enquête anti-dumping ouverte par les Européens sur les panneaux solaires chinois, un secteur considéré comme très important par Pékin pour faire passer un cap à son industrie. A Bruxelles, on se veut apaisant et on explique que l'ouverture d'une enquête ne signifie pas automatiquement sanction. Mais, du coup, à Pékin, on prépare une procédure anti-dumping contre les producteurs européens de vin et de champagne, ce qui ressemble tout de même beaucoup à une mesure de rétorsion.

Marge de négociation

Tout cela ne remet cependant pas en cause l'essentiel. Avec les autres pays émergents, la Chine a accepté de consacrer une partie de ses gigantesques réserves de change, évaluées à plus de 3 200 milliards de dollars, au rachat de dette européenne. Les autorités chinoises, qui savent que l'Europe en a besoin, ne se sont toutefois pas engagées sur un montant précis. Cela laisse une certaine place à la discussion et à la négociation aussi bien sur l'intensité du soutien que sur les autres dossiers en cours.

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