Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Un traitement « improvisé, inadéquat et non transparent ». C’est en ces termes que Human Rights Watch qualifie l’attitude des autorités thaïlandaises vis-à-vis des réfugiés birmans, mais aussi de ceux des autres pays.
Cette attitude est d’autant plus préjudiciable, selon l’organisation, que ces Birmans vont sans doute rentrer prochainement chez eux du fait de l’ouverture politique en Birmanie. Ce possible rapatriement a été aussi évoqué par le gouvernement thaïlandais, qui vient d’avoir à ce sujet des entretiens avec son homologue birman.
Or, dit Human Rights Watch, les réfugiés birmans ne sont pas du tout préparés à être réinsérés dans la vie active après dix ou vingt ans passés enfermés dans des camps sur la frontière.
La Thaïlande ne reconnait pas ces Birmans comme réfugiés. Elle leur accorde un statut de « personnes déplacées ». Elles n’ont pratiquement aucun droit. Elles ne peuvent pas par exemple travailler pour améliorer leur ordinaire. Et si elles le font, elles sont exposées aux abus d’autorités de la police et à l’exploitation de leurs employeurs, parce que dénuées de toute protection.
L’organisation demande aux autorités thaïlandaises de permettre aux réfugiés birmans de travailler dans des conditions justes et dignes. Si les Birmans, rentrés chez eux, gardent un relativement bon souvenir de l’accueil des Thaïlandais, conclut-elle, cela bénéficiera aux relations bilatérales.