La paralysie parlementaire menace l’économie de l’Inde

En Inde, la session parlementaire de la mousson, qui se tient depuis un mois, se termine ce vendredi 7 septembre. Et le constat est alarmant : le Parlement a en effet été suspendu pendant les trois quart du temps imparti, à cause du blocage de l’opposition. Celle-ci demande la démission du Premier ministre, impliqué dans un scandale d’attribution irrégulière de mines de charbon. C’est la deuxième session à connaître le même sort depuis un an, ce qui provoque une paralysie parlementaire dangereuse pour l’économie indienne.

Avec notre correspondant à Bombay, Sébastien Farcis

Les élus de l’opposition, et surtout ceux du parti conservateur du BJP, ont rendu tout travail parlementaire impossible en criant des slogans en pleine Assemblée, et en appelant à la démission du Premier ministre. Celle-ci aurait aussi pu être réclamée par l’introduction d’une motion de censure.

Mais le BJP, en minorité, a préféré l’obstruction. Résultat, seulement quatre lois ont été adoptées en 20 jours, dont trois sans débat. « C’est une négation de la démocratie », vient de déclarer gravement le Premier ministre.

A court terme, cette stratégie de l’opposition peut être politiquement payante, car le gouvernement de Manmohan Singh est du coup accusé de ne réaliser aucune réforme.

Mais à long terme, c’est toute l’Inde qui s’enfonce : le PIB est tombé en dessous de 6% par an, contre 8% l’année dernière. Et les investissements étrangers ont chuté de 80 % depuis un an, à cause du manque de confiance dans la politique économique indienne.

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