Avec notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard
Ils ont pour la plupart été reconnus coupables de meurtre et de complot criminel. Les 32 personnes condamnées par un tribunal du Gujarat ce mercredi sont accusées d’avoir participé à un des épisodes les plus sanglants des émeutes interreligieuses qui ont touchés l’Etat en 2002. Parmi les coupables figure notamment Maya Kodnani, ancienne ministre du gouvernement régional du Gujarat.
Le 28 février 2002 au matin, des groupes d’extrémistes hindous avaient attaqué le quartier majoritairement musulman de Naroda Patiya à Ahmedabad. Armés de sabres, de bâtons et de bidons d’essences, ils s’étaient livrés à des pillages, des viols et le meurtre de 97 personnes.
Les émeutes interreligieuses du Gujarat avaient débuté la veille, lorsque 59 pèlerins hindous avaient trouvé la mort dans l’incendie d’un wagon de train dans la ville de Godhra.
S’en était suivie une campagne de vengeance sanglante contre la communauté musulmane de l’Etat qui a fait plus de 1 000 morts. Le chef du gouvernement du Gujarat, Narendra Modi, réputé proche de l’extrême droite hindouiste, est accusé d’avoir laissé le champ libre aux émeutiers. Voire de les avoir encouragés. Il a été blanchi par la justice à plusieurs reprises.
Mais pour ses adversaires, la condamnation de Maya Kodnani ce mercredi matin prouve l’implication de son gouvernement dans ces émeutes, parmi les pires que l’Inde ait connu depuis l’indépendance.