Afghanistan : les conséquences politiques des attaques fratricides

En Afghanistan, jamais autant de militaires étrangers n'avaient été tués dans le pays en un mois depuis le début de l'année. 53 soldats étrangers ont perdu la vie dont 15 dans des attaques fratricides. Les décès causés par des soldats ou des policiers afghans ayant retourné leurs armes contre des hommes de la coalition n'ont eux aussi jamais été aussi élevés. Un problème que l'Otan dit prendre au sérieux mais qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur les responsables afghans. Ce samedi, un double attentat-suicide visant une base de l'Otan dans l'est de l'Afghanistan a fait douze morts, huit civils et quatre policiers afghans, ont annoncé les autorités locales.

De notre correspondant à Kaboul, Nicolas Ropert

L'Afghanistan s'apprête à connaître une valse des ministres en particulier ceux à des postes sécuritaires comme la défense ou l'intérieur. Cette semaine, on a aussi appris que Rahmatullah Nabil, le directeur des services secrets afghans serait remplacé. Une annonce que Daoud Sultanzoy, homme politique afghan indépendant, juge en partie liée à la multiplication des tirs fratricides : « C'était une décision vraiment soudaine et inattendue parce que M. Nabil était un homme de confiance du président. Mais une chose qu'il faut savoir c'est que le président a le droit d'écarter et de remplacer ce type de responsable pour mettre quelqu'un en qui il a d'avantage confiance. »

Pour l'analyste politique Habib Hakimi, il n'y a pas de doute : les pressions viennent de l'étranger. « Je pense que ces changements sont dictés principalement parce que le président Karzaï est sous la pression de la communauté internationale. Les pays occidentaux, et en particulier des Etats-Unis, veulent voir des changements au sein du gouvernement, parce que ces deux dernières années, le gouvernement afghan a échoué à enrayer les attaques fratricides. »

Difficile de croire qu'un simple changement de personne arrêtera l'escalade des attaques de ce type. Selon l'Otan, les insurgés infiltrés au sein de l'armée et la police afghane ne sont responsables que dans un quart des cas.

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