Avec notre correspondant à Jakarta, Vincent Souriau
Les chiites d’Indonésie représentent à peine un million de fidèles, soit une goutte d’eau par rapport aux 120 millions de musulmans sunnites que compte le pays. Et pourtant, fin 2011 déjà, une foule enragée s’en était prise à une communauté chiite à l’est de Java : maisons mises à sac, écoles incendiées et par-dessus tout l’imam local arrêté et condamné à deux années de prison pour blasphème. Il aurait, selon le procureur, défendu à travers ses sermons une interprétation hérétique de l’islam.
Car, au delà des violences sur le terrain, il existe un mouvement de fond initié par des groupes sunnites ultra-conservateurs. Ils entendent bannir tout simplement les chiites du paysage religieux indonésien malgré sa tradition de tolérance.
Jusqu’ici, le gouvernement a peu agi pour apaiser les tensions, par peur, disent les analystes, de paraître anti-musulman, ce qui pourrait braquer son électorat.
Mais les témoignages s’accumulent et les insultes, le harcèlement et le vandalisme à l'encontre des chiites redoublent ces derniers mois, de même que les attaques contre les chrétiens et autres minorités religieuses.