Avec notre correspondante à Jakarta, Solenn Honorine
Une chose était certaine avant même la tenue du scrutin, c’est un ancien leader du GAM, le mouvement de guérilla séparatiste, qui allait être élu gouverneur de la province.
La question était de savoir quelle faction allait l’emporter. Le vainqueur, en tout probabilité, est la vieille garde du GAM à la tête du Partai Aceh. Elle prend ainsi sa revanche sur Irwandi Yusuf qui, lorsqu’il fut élu en 2006, représentait plutôt les mouvements de jeunesse de la mouvance séparatiste.
Ces élections montrent que les trente-deux ans de guerre d’indépendance sont bien terminés. Mais la fin du conflit politique ne signifie pas la fin de toute violence. Aujourd’hui la violence s’est déplacée, ce sont les frères d’armes d’hier qui se déchirent entre eux maintenant.
Si le scrutin d’hier s’est bien passé, la campagne électorale avait été marquée par des accusations d’intimidations et de violence de chaque camp, et le scrutin lui-même fut reporté par quatre fois, le temps d’apaiser les conflits internes qui déchirent l’ancien mouvement séparatiste. Au cœur du problème, on trouve les milliers d’anciens combattants qui furent forcés de retourner dans le civil avec peu de perspectives économiques.