De nore correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Chaque 15 août, le sanctuaire Yasukuni rassemble des vétérans en uniforme portant des drapeaux du Soleil levant, des baroudeurs de l’extrême-droite. L’atmosphère est celle d’une kermesse héroïque.
Mais Yasukuni n’est pas qu’un sanctuaire pour le repos des 2,5 millions de soldats, marins, infirmières, morts durant la Seconde Guerre mondiale et d’autres conflits.
A Yasukuni sont également honorées les âmes de 14 criminels de guerre, dont le général Hideki Tojo, Premier ministre pendu avec six des autres condamnés. « Nous nous retrouverons à Yasukuni », lançaient les pilotes kamikazes partant pour leur dernière mission.
Ce 15 août à Yasukuni, on a retrouvé notamment Jin Matsubara, le ministre chargé de la Sécurité publique. Ce sanctuaire nourrit le négationnisme contemporain au Japon. En dépit de ses excuses, remords exprimés à maintes reprises, le Japon ne parvient toujours pas à faire la paix avec son passé, ni à rassurer des voisins déçus de voir aujourd’hui que, de gauche ou de droite, des ministres japonais se rendent toujours en pèlerinage dans ce sanctuaire de Yasukuni à la mémoire empoisonnée.