Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Environ 12% de petits papillons bleus, exposés à la radioactivité à l’état de larve à la suite de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, ont développé des anomalies.
Un professeur de l’université Ryukyu d'Okinawa (Sud), Joji Otaki, mentionne parmi ces anomalies des ailes plus petites et une malformation des yeux. Ces insectes, attrapés deux mois après l’accident de Fukushima, ont été reproduits en laboratoire. La proportion de ceux ayant souffert de mutation a grimpé à 34% pour la troisième génération. Les chercheurs d’Okinawa avaient pourtant pris soin de choisir un papillon sain d’une autre région pour l’accoupler à un papillon de Fukushima. Six mois après l’accident, le taux d’anomalie atteint 52%.
Des papillons sains exposés en laboratoire à de faibles doses de radioactivité subissent la même proportion d’anomalies. Le professeur Joji Otaki déclare que l’effet observé sur les papillons ne l’ait sur aucune autre espèce animale, ni sur l’homme.
Selon l’université américaine de Stanford, les radiations produites par l’accident de Fukushima pourraient causer environ 2 000 cancers chez les riverains de la centrale ces prochaines années.
Plus de 16 mois après l’accident, aucune anomalie n’a été constaté chez les bébés dans la région de Fukushima.